Festivalier, oui, mais 2.0.

Festivalier, oui, mais 2.0.

Il est 23h30, au parc expo en périphérie de la ville de Rennes, un espace investi par les Trans Musicales, l’ambiance est au rendez-vous. Pour se frayer un chemin, il faut se faufiler inexorablement entre ses comparses festivaliers. Dans l’assistance, un homme fouille un instant dans sa poche et se saisi de son smartphone.

Alors que le groupe poursuit sur une chanson aux airs rock, notre homme tâche quant à lui de composer une photo digne d’un magazine. Il tourne son téléphone qui en portrait, qui en paysage avant de composer un équilibre savant entre « ambiance festive » et « une expérience esthétique unique ». Le jeu des lumières donne une impression « arty », il soumet son œuvre à son voisin qui acquiesce d’un signe de tête. La photo est fin prête à être basculée sur Twitter et Instagram avec un hastag « catchy ». Non satisfait, le festivalier-photographe amateur se saisi une seconde fois de son smartphone et filme cette fois-ci d’un œil avisé et artistique la performance des musiciens, l’espace d’une minute, avant de partager cette pastille musicale sur ses réseaux.

L’expérience festivalière nous conduit à partager notre parcours dans une programmation et les découvertes que nous y faisons. Quoi de plus simple que de les diffuser directement auprès de nos « amis » et nos « followers ». Aussi, du fond des salles, on voit parfois un petit patchwork d’écrans éclairés qui sont autant de pièces de puzzle de ce qui se joue sur scène. Cette envie de partager notre expérience et d’attester de notre présence sur un événement est particulièrement ancrée dans nos pratiques tant festivalières que numériques et permettent de nous raconter un peu plus, et en images.

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