Vicky Banjo de Denis Imbert
Vicky Banjo
Sortie nationale : 08/06/2016
France
Réalisateur : Denis Imbert
Distributeur : Gaumont Distribution
Durée : 1h30
Aujourd’hui, j’ai vu Vicky Banjo. Deux conclusions s’offrent à moi au sortir de la séance : soit le réalisateur a souhaité pondre un de ces films complètement kitsch, empilant une montagne de clichés, à prendre au 36ème degré et qui deviennent exceptionnels pour toutes ces raisons-là et dans ce cas, c’est un coup de génie, soit – deuxième solution – le pari est totalement raté.
Vicky Banjo, c’est l’histoire de Victoire Bonhomme, fille du grand Monsieur Bonhomme et sœur de Tim Bonhomme, qu’on identifie rapidement aux personnages qui les ont inspirés : Victoria Bedos pour elle-même, et respectivement son père et son frère, Guy et Nicolas Bedos. Et c’est là le sujet du film : « que c’est dur d’être la fille de ». C’est dur d’être la fille d’un monument du paysage culturel français, dur d’être la sœur d’un coureur de jupon médiatisé, dur d’avoir des parents trop protecteurs, dur d’arriver à trente ans et de revenir habiter chez ces parents, dur de n’avoir comme possibilité professionnelle que des stages à France Culture, oui, que c’est dur cette vie-là, mais cela valait-il vraiment le coup d’en faire un film ?
Les clichés s’enchaînent et voudraient s’employer à décrire le parcours initiatique d’une jeune femme de trente ans qui peine à trouver sa place, mais le film ressemble à des centaines d’autres sans pour autant arriver à proposer quoi que ce soit de nouveau ou de qualitatif. Les acteurs peinent à trouver le ton juste, et seul François Berléand, sur quelques passages seulement, parvient difficilement à tirer son épingle du jeu. Même l’excellente Chantal Lauby semble complètement déconnectée, et tout le reste des acteurs ne parvient pas à convaincre : tout est soit trop exagéré, soit cruellement creux. Quelques scènes sont carrément affligeantes et traitent à grands coups de clichés un sujet qui pourrait pourtant avoir du sens – l’exploration de la féminité -, desservant totalement, en fin de compte, le propos dont il est question.
Le temps semble long devant Vicky Banjo et rien ne parvient à rattraper le manque de fond, et le problème de forme. La fin, dans la lignée du reste du film, termine le film comme il a commencé, le tout sous une avalanche de bons sentiments qui étouffent le spectateur. Morale du film : l’amour c’est épanouissant, et votre – finalement – gentille famille vous aimera toujours malgré tout. Un journal intime aurait peut-être été plus judicieux qu’un film, mais si après tout ça vous souhaitez toujours aller voir Vicky Banjo, rendez-vous en salles le 8 juin 2016 !
Roxane Jovani