Portrait Chinois : Clovis Cornillac

Portrait Chinois : Clovis Cornillac

À l’occasion de la présentation de son premier film en tant que réalisateur, « Un peu, beaucoup, aveuglément », Clovis Cornillac nous a fait le plaisir de se livrer au jeu du portrait chinois avec nous.

Si vous étiez un réalisateur, en dehors de vous, qui aimeriez-vous être ?

Cette question elle est terrible ! On a peur de se dire ‘’le gars il a un melon’’. J’aimerais être celui ou celle qui fait des films avec la plus grande sincérité. Y’a des gens très talentueux mais qui sont pas forcément dans une démarche de sincérité, ce qui n’est pas grave mais ça me touche moins. J’aime qu’il y ait du cinéma. Là j’ai fait une comédie, et j’ai qu’une envie c’est de dire que l’on droit de se marrer et que ça soit beau à la fois et qu’il y ait de la créativité dedans, mais sincère pas seulement pour plaire. J’aimerais être identifié à ces gens-là mais je n’ose pas dire les noms !

Donc plutôt des anciens réalisateurs ou des actuels ?

Là c’est plus des anciens qui me viennent : Lubitsch, Kubrick, Welles, ou John Ford même parce que le cinéma est assez jeune et ces gens-là ont inventé ce cinéma. En aucun cas je me compare à eux mais j’aimerais être associée à leur démarche de faire du cinéma.

Si vous étiez un personnage de Star Wars ?

Mon fantasme ? On a tous eu le même étant gamin c’était Solo. Personne voulait être le pauvre Luc. C’était l’image masculine absolue : il a de l’humour, il est séduisant, politiquement incorrect…

Si vous étiez un super-héros ? Ou que vous aviez un superpouvoir ?

Comme pouvoir, c’est très lié à l’enfance, mais il y a quand même un pouvoir absolu qui serait celui de pouvoir se déplacer. Là je pourrais répondre à votre question et dans la seconde faire une bise à mes enfants, revenir, ne pas rater la prochaine interview, pouvoir aller aux Etats-Unis parce qu’il y a un truc sympa à voir, à une exposition du côté de Katmandou. Cette notion du déplacement du déplacement immédiat et n’importe où est pour moi le pouvoir absolu.

Si vous étiez un personnage de dessin animé ?

Vous me posez une colle là ! Je ne peux pas vraiment m’identifier à un personnage mais j’aimais bien Bip-Bip et le Coyote. J’éprouvais une vraie jubilation. Je trouvais ça créatif, inventif, comme les Tex Avery de cette époque-là. Dans les personnages de dessin animé je pense qu’on a du mal à s’identifier.

Si vous étiez un festival de cinéma ?

Forcément Cannes. Je trouve qu’un festival de cinéma c’est un congrès professionnel. Cannes y’a à la fois l’aspect glamour qui est amusant pour les premières fois où tu y vas. Mais sa vraie force c’est son marché. Tout le milieu du cinéma se retrouve concentré dans un même endroit. C’est un champ des possibles en terme de fabrication, pour générer des projets, pour faire des rencontres… c’est vraiment le plus grand festival du monde et en ça c’est vraiment le festival absolu. Et on a de la chance il est chez nous. C’est plutôt cool parce que pour une fois on a un truc central.

Si vous étiez une récompense cinématographique ?

Les récompenses que j’ai eues comme acteur sont toutes agréables, de la plus petite à la plus grosse. Je n’ai pas eu de récompenses internationales, mais j’ai eu la chance d’en avoir beaucoup. Le truc c’est que tu ne peux pas faire ce métier pour des prix parce que ça n’a aucun sens. En revanche c’est comme un câlin. Et c’est toujours très agréable un câlin. Ça donne l’impression que des gens à un moment T nous font un câlin donc il faut le prendre. Mais c’est pas parce qu’on t’a pris dans les bras une fois que tu te dis que c’est acquis. C’est quelque chose de très fugace. Ca plaît beaucoup à mes enfants en revanche. Ils sont très contents de voir plein de « coupes » à la maison. Ils ont l’impression que j’ai gagné quelque chose. Ce qu’il faut se dire c’est que ça fait toujours très plaisir mais ce n’est en aucun cas une quête. C’est un petit moment privilégié, agréable qu’il faut savoir prendre.

Si vous étiez un personnage de film ?

Je dirais Indiana Jones. Il joue avec les codes du passé. Je trouvais ça incroyable quand c’est sorti dans les années 1980. C’est incroyable de faire une aventure qui fait référence à la littérature d’aventure, aux films d’aventure et en même temps, avec l’humour, l’idée qu’un prof d’université puisse être aussi un aventurier. C’est un héros extraordinaire. Je le trouve très séduisant, drôle…

Si vous étiez une BO ?

Probablement un Tarantino !

Si vous étiez une chanson ?

En ce moment c’est forcément à cause de mon film avec Respect d’Aretha Franklin. Si ça devait décrire quelque chose de moi j’irais plus vers du Léo Ferré. Mais c’est moins fun (rires)

Si vous étiez un instrument ? Car on sait que vous jouez actuellement dans la pièce, La Contrebasse.

En fait il est pas impossible que la contrebasse me corresponde assez bien. En même temps c’est rythmique et j’ai toujours aimé les percussions, c’est physique, et j’ai besoin d’être dans une relation physique aux choses et en même temps j’ai l’espoir secret d’être un peu élégant et discret. Pas l’élégance charmeuse, mais une sorte d’élégance discrète. Je trouve qu’une contrebasse c’est assez discret. C’est ça qui tient la mesure, c’est impressionnant et il y a cette notion rythmique. C’est aussi assez féminin, et dans l’âme je le suis aussi.

Y’a une certaine prestance avec une sensibilité…

Si vous étiez une série télévisée ?

House of Cards avec Kevin Spacey qui est juste génial. Je trouve ça intelligent, pertinent, gonflé, très bien réalisé. Mais ça peut être aussi True Detective.

Si vous étiez une publicité ?

Ah je sais, la publicité avec une Volkswagen avec le petit avec la voix de Dark Vador. Quand la pub devient créative à ce point elle, qu’elle parle de l’enfance, qu’elle arrive à capter quelque chose qui est parfait en terme de narration et de réalisation c’est juste top.

Si vous étiez un présentateur télé ?

Je serais probablement dans le sport parce que je suis passionnée. Sinon j’aurais rêvé d’être Bernard Pivot. J’adore bouquiner, j’adore les livres.

Si vous étiez un plat ? On sait que la cuisine vous tient particulièrement à coeur. Ca se voit dans votre film comme dans la série Chefs dans laquelle vous jouez

J’imagine un plat mijoté. Pas cru en tout cas. Un plat où on lève le couvercle de la marmite, on regarde… Je serais plus un plat mijoté, revisité j’espère car j’ai l’impression de me remettre en question en permanence. Peut-être un gigot de 7h !

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