« Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot » (Gus Van Sant) par Jérôme Payen
« Drink Water »
Le papa de Will Hunting, Elephant, Harvey Milk ou encore dernièrement « Nos souvenirs » revient pour un 17ème long métrage Don’t Worry He Won’t Get Far on Foot. Un biopic sur le dessinateur John Callahan, incarné par un Joaquin Phoenix à la coupe de cheveux improbable. Alcoolique à temps plein et handicapé pour le reste de sa vie, il va rencontrer des gens bons qui vont évidemment lui faire reprendre goût à la vie, le tout ponctué par des grandes phrases trop émouvantes, avec des scènes du gentil handicapé et de sa copine qui se tient à son fauteuil dévalant tous deux la route en criant de joie.
Mais au final la recette avec, derrière la caméra, Gus Van Sant et devant la caméra, Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara et Jack Black fonctionne très bien ! Le film parle donc de la vie de John Callahan, né roux, devenu alcoolique à treize ans suite à des problèmes familiaux et paraplégique à vingt-et-un. Fonçant à toute vitesse sur son fauteuil roulant afin de rechercher un but à son existence sans boire une goûte d’alcool. Il intègre un groupe de AA (Alcooliques Anonymes) avec à sa tête, le meilleur personnage du film Donnie interprété par Jonah Hill, riche héritier et croyant d’une entité supérieure à la Jésus mais portant le nom de « Chuckie ».
Le film arrive à éviter les écueils presque fatals du genre. Il ne verse pas dans le misérabilisme ni dans l’émotion gerbante, et n’essaye pas de te faire chialer sur le sort du type à grand renfort de cette musique folk. Ce qui ne veut pas dire que l’on ne ressent rien pour ce type, mais on ne sombre pas dans le pathos vaseux. Malheureusement, le point faible du film se trouve dans le personnage de Rooney Mara bien que peu présente dans le film et sert à élaborer la romance que le film souhaite ajouter dans la remontée sociale de John, son personnage est transparent par son rôle et ses différents dialogues qu’elle a avec le personnage de John.
Mais le film est une très bonne surprise, des personnages attachants, un montage par lequel le film arrivera à se distinguer afin d’entremêler l’histoire et de se retrouver. Bien que les dialogues ressemblent à une prévention sur le fait de ne pas boire au volant, les dialogues de Donnie touchent le coeur alcoolisé de John Callahan en lui disant à mainte reprises de pardonnez aux autres, de croire à une puissance supérieure, de se pardonner soi-même et surtout de boire de l’eau.
Sortie nationale : 4 avril 2018
Bande annonce : https://lc.cx/PfnW