Five d’Igor Gotesman
Five
Distributeur Studio Canal
1h41
Réalisateur Igor Gotesman
Avec Pierre Niney, François Civil, Margot Bancilhon, Igor Gotesman, Camille Herdrix et Idrissa Hanrot.
Cinq amis d’enfance décident de réaliser leur rêve et de faire une colocation ensemble. S’ensuit une cascade d’événements qui viendra tester la force de leur amitié.
Five, c’est un film efficace, pour peu que l’on souhaite voir une comédie française comme on en fait trop, avec un scénario littéralement sans prise de tête et prévisible à souhait, parsemée de beaux et jeunes acteurs, et saupoudrée de musique pop. Pour résumer, c’est le genre de film qu’on peut regarder les soirs de grande flemme et qui nous tire deux – trois sourires, mais une fois devrait suffire.
Le film débute sur la voix-off de l’unique fille du groupe, qui nous tire le portrait de ses quatre amis d’enfance, et qui explique leur rêve depuis toujours, emménager ensemble. Le film se focalise surtout sur le personnage de Samuel, Pierre Niney, dont le père fortuné assume toutes ses dépenses en croyant son fils en études de médecine, tandis que celui-ci a toujours troqué les bancs de la fac contre les planches d’une scène de théâtre. Samuel réalise le rêve de son groupe d’amis en prenant quasiment à sa charge la location d’un bel appartement parisien, jusqu’au jour où, évidemment, le père découvre la vérité et lui coupe les vivres.
S’ensuit une descente aux enfers qui le mène à s’improviser dealer d’herbe pour garder la face auprès de ses amis qui le croient toujours riche, croisant des situations clichées et des personnages caricaturés au possible : le fumeur de shit complètement à l’ouest et à l’humour potache, la fille de la concierge naïve, l’ami maniaque compulsif, le beau gosse mal dans sa peau, le riche psychopathe qui dégaine sa carabine, un méchant dealer qui torture ses sous-fifres dans les garages d’une banlieue parisienne…
Tous les dialogues paraissent récités, on voit le jeu des acteurs à 1000 km, ce qui fait qu’on reste bien à l’extérieur de l’histoire. La seule scène qui m’a parue la plus ancrée de sincérité est le premier échange entre Samuel et Maya. Pierre Niney joue plutôt bien le mec mal à l’aise et paniqué.
L’ensemble crée un cocktail too much, creux et criblé de lacunes niveau crédibilité. L’absurdité des scènes encore, si elle avait été poussée jusqu’au bout, aurait pu peut-être, je dis bien peut-être, créer quelque chose d’intéressant mais en l’état cela ne fait qu’apporter du ridicule. Le scénario, sans intérêt, nous offre la joie de prédire le déroulé du film dès les dix premières minutes et survole ce qui aurait pu être intéressant à approfondir de manière plus simple : les débuts de problèmes d’argent de Samuel et la manière dont il essaie de s’en sortir, la relation avec son père, et la peur de décevoir ses amis.
Florentine Busson