Eddie the Eagle de Dexter Fletcher
Eddie the Eagle
Distributeur Twentieth Century Fox France
1h46
Réalisateur Dexter Fletcher
Avec Taron Egerton, Hugh Jackman, Christopher Walken, Tim McInnerny, Keith Allen…
Sortie le 4 mai 2016
Depuis tout petit, Eddie se voit participer aux Jeux Olympiques. Les genoux en vrac, il s’essaie à plusieurs disciplines et ne lâche pas l’affaire. Entre les encouragements de sa mère et le désaccord de son père, Eddie fera tout pour accomplir son rêve.
« You will never be Olympic material ». Voilà qui est dit, mais Eddie n’est pas du genre à se laisser abattre par les échecs. Son rêve de participer aux Jeux Olympiques, c’est tout ce qu’il a en tête, et ce sera grâce au saut à ski.
Le film aux notes de synthé, aux décors et à l’ambiance vintage des années 80 est tombé à pic après une longue journée de labeur pour l’équipe de Tube à Idées. Cette comédie, prévisible certes, se laisse toutefois regarder tranquillement et, par l’insouciance du personnage et l’effet happy ending, anesthésie les prises de tête pour deux petites heures.
Le personnage d’Eddie, joué par Taron Egerton, peut susciter quelque agacement au départ par des mimiques du visage un peu trop prononcées. Il aurait été tout aussi attachant, si ce n’est plus, sans cette représentation accentuée du grand garçon naïf et simplet.
On se surprend cependant à rentrer sans trop de résistance dans l’histoire. On suit l’évolution de ce personnage qui ne recule devant rien pour réaliser son rêve, et dont les tentatives se comptent au nombre de lunettes brisées.
Tout le monde peut s’identifier quelque part à la situation d’Eddie, qui reste attaché à un rêve qui lui est inaccessible, tiraillé entre les encouragements d’une mère aimante et les critiques d’un père inquiet pour son avenir. Heureusement, rien n’est impossible grâce au cinéma.
Le coup du mentor qui ne veut pas l’être, ancien champion raté, mais qui finit par prendre sa mission à cœur est interprété ici par Hugh Jackman, plutôt coutumier du style action man, ce qui est assez déroutant, mais pourquoi pas.
Au final on s’aperçoit, sans l’avoir vu venir, ressentir le stress d’Eddie en même temps que lui lorsqu’il se lance pour son premier saut à 90m. La scène a beau user d’effets comiques, en alternant des plans de chaque personnage du film en train de crier bouche déformée en même temps qu’Eddie, on se retrouve bien sérieux et plein d’attentes quant à la réussite de ce saut. Bref, on s’est laissé prendre au jeu.
Le film n’est bien sûr pas sans rappeler le cultissime Rasta Rockett, qui reste indétrônable, et contient de nombreux clins d’œil en son honneur. On peut y retrouver également l’esprit de Little Miss Sunshine, et par son côté British et ses couleurs, un ton à la Wes Anderson.
Avec tout ça, Eddie the Eagle n’a pas la carrure d’un grand film, c’est certain, mais il a le mérite d’offrir un moment de détente.
Florentine Busson