Le temps de l’aventure

Le temps de l’aventure

« Une journée. Un train. Deux inconnus. Des échanges de regards, le cœur qui bat. Le regarder partir, le perdre à tout jamais ou s’offrir au temps de l’aventure ? Et si la vie d’Alix basculait… »

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Alix (Emmanuelle Devos), 43 ans, est un tantinet paumée : elle partage la vie d’Antoine (Denis Ménochet, Mr Lapadite dans Inglourious Basterds) depuis 8 ans, exerce le métier d’actrice sans réelle conviction et traîne son air indolent sur les planches comme sur les castings. Parisienne, elle est provisoirement basée à Calais, où sa troupe donne des représentations quasi-quotidiennes, mais rentre en coup de vent à Paris afin de passer une — truculente — audition. Dans le TGV Calais-Paris, elle croise le regard délicieusement maussade d’un homme (interprété par Gabriel Byrne), qui finit par lui demander la direction de l’église Sainte-Clotilde. Un échange furtif et maladroit qui transcende Alix…

Écrit pour la magistrale Emmanuelle Devos, que le réalisateur Jérôme Bonnell a déjà dirigé dans J’attends quelqu’un (2007), Le temps de l’aventure est une petite merveille de suspense amoureux. Même si la question de l’adultère est évoquée, la culpabilité n’est pas mise en relief : l’hésitation féminine et le temps qui passe sont les moteurs de cette fable désarmante de justesse. Jérôme Bonnell le dit lui-même : il est amoureux des acteurs et idéalise peut-être un peu trop leur statut… et c’est tant mieux, tant chaque personnage de ce film a une dimension authentique, des deux écorchés vifs au centre de l’intrigue aux seconds rôles tous plus cocasses les uns que les autres (mention spéciale à Gille Privat, sorte de J Mascis économiste, étouffant ami de l’amant mystérieux, et Laurent Capelluto, beau-frère pittoresque d’Alix). Les spectateurs, eux, accorderont une nouvelle importance aux regards informels dans les transports en commun — une Emmanuelle Devos ou un Gabriel Byrne se cachent peut-être dans un bus de la TCRA…

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