Synthèse sur les publics du festival d’Avignon en 2016
Attachés à la connaissance et au dialogue avec les festivaliers, l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse et le Festival d’Avignon ont développé un partenariat scientifique afin de mener conjointement des études. Parce qu’il est l’héritage direct du projet vilarien défendant la démocratisation culturelle et un théâtre populaire, le Festival d’Avignon a pour fondement la question du public. Le Festival est un espace d’expérimentations théâtrales, de débats et de réflexion sur le monde : empreint ces dynamiques, il est aussi un laboratoire à ciel ouvert pour l’étude des publics de la culture. Concentrés spatialement et temporellement, les festivals sont des lieux privilégiés d’observation du monde social et des pratiques culturelles. À Avignon, la place accordée à la prise de parole publique et la revendication de l’exigence pour tous font du Festival l’un des événements structurants pour cette forme culturelle.
La première série d’enquêtes (1996-2004) constitue le socle de la connaissance sociodémographique du public du Festival. Elle a contribué à la reconnaissance de la pluralité des profils et des parcours festivaliers, réfutant l’idée d’un public homogène. Chaque année des spectateurs découvrent le Festival, d’autres le quittent définitivement, et si des festivaliers y reviennent après quelques années d’absence, d’autres n’en manquent aucune édition. Les enquêtes suivantes ont été celles de la construction d’un espace de comparaison avec d’autres festivals, de l’étude de l’évolution de la composition et des pratiques du public, et notamment la transmission. En 2014 et 2015, les premières connaissances sur les pratiques numériques du public du Festival d’Avignon ont été produites.
L’attention portée au numérique accompagne le développement de l’activité du Festival sur Internet, pensée en résonance avec les pratiques de son public et avec son projet artistique. Cette attention témoignée au numérique s’inscrit aussi dans l’un des deux axes identitaires de l’Université d’Avignon. Le numérique n’est pas une fin en soi, mais plutôt un prisme pour voir autrement les pratiques festivalières. Ainsi, un nouvel axe de recherche se développe, celui de la mémoire, notamment grâce à l’étude des pratiques autour de contenus audiovisuels diffusés par le Festival, mais aussi par les spectateurs. Partant des pratiques informationnelles, l’enquête 2016 interroge la construction des différentes relations au Festival d’Avignon qui s’inscrivent dans des expériences individuelles et collectives.