« Katie Says Goodbye » (Wayne Roberts) par Michèle Mahé
Katie says goodbye relate l’histoire d’une jeune femme qui se prostitue, en supplément de son travail de serveuse, afin de gagner suffisamment d’argent pour s’installer vivre à San Francisco et intégrer une école de coiffure. Entre temps, elle s’occupe de sa mère, une femme brisée qui ne se soucie pas de ce que traverse notre personnage principal. Seuls Maybelle, la responsable de Katie dans le restaurant où elle travaille, et Bear, un de ses clients lorsqu’elle se prostitue, semblent se préoccuper réellement de la jeune femme et prennent ainsi la figure de parents : Maybelle la conseille sur sa relation amoureuse avec le jeune mécanicien Bruno, et Bear lui dit qu’il est fier d’elle. Ce qui touche tout particulièrement Katie puisque tous les soirs elle dit bonne nuit à son père disparu comme ceci : « Merci pour cette journée papa, j’espère m’avoir bien comportée et qu’un jour tu seras fier de moi ».
La sexualité et la difficulté sont au cœur du scénario, et pourtant, ce ne sont pas les injustices à l’égard de Katie qui intriguent le spectateur mais plutôt sa faculté à les surmonter. Elle est sincère, gentille et incroyablement optimiste. Alors que le monde s’effondre autour d’elle et que les personnes qu’elle aime le plus au monde la déçoivent successivement, Katie garde le sourire et fait preuve d’empathie, dans toutes circonstances, même les plus extrêmes. Wayne Roberts porte ainsi à l’écran un personnage complexe et attachant, interprété par Olivia Cooke, dont le jeu d’acteur est remarquable.
Le réalisateur peint avec justesse cette femme innocente et naïve dans un univers, situé au Sud-Ouest des Etats-Unis, à la fois rose et lumineux que cruel. Un contraste qui éveille en nous des émotions contradictoires. Une sensation accentuée par une caméra constamment en mouvement et une pertinente écriture du scénario.
Film en compétition
Sortie nationale : 18 avril 2018
Bande annonce : https://lc.cx/PfQF