[CRITIQUE] Un profil pour deux de Stéphane Robelin

[CRITIQUE] Un profil pour deux de Stéphane Robelin

Réalisateur : Stéphane Robelin

Interprètes: Pierre Richard, Fanny Valette, Yaniss Lespert, Philippe Chaine

Distributeur : LA BELLE COMPANY

Sortie nationale : 12/04/2017

Genre : COMÉDIE ROMANTIQUE

 

Stéphane Robelin continue avec ce film son incursion commencée avec « Et si on vivait tous ensemble ? » dans l’univers encore peu exploré du troisième âge. Un profil pour deux nous offre une virée assez vertigineuse dans les méandres des sentiments amoureux d’un homme de 79 ans. Pierre, veuf et retraité, vit enfermé chez lui dans une grande solitude après le décès de sa femme. Sa fille décide d’embaucher un jeune homme, Alex, pour qu’il enseigne à Pierre les principes de l’informatique. Sur un site de rencontre, Flora, belle femme d’une trentaine d’année, est séduite par l’histoire romantique de Pierre et lui propose un rendez-vous. Le septuagénaire amoureux revient à la vie, mais est vite confronté à son mensonge. Car il a mis sur son profil une photo d’Alex et non la sienne. Pierre supplie alors Alex de rencontrer Flora à sa place. S’ensuivent d’amusants quiproquos qui donnent toute sa saveur au film.

Sur fond d’incompréhension générationnelle, la réussite de ce film tient au mélange savoureux de naïveté et de malice du héros. La fragilité de sa condition ainsi que le souvenir de son amour et l’envie farouche d’être amoureux encore une fois nous touchent par leur humanité. Peut-on croire en un nouvel amour à 79 ans ou faut-il se cantonner aux souvenirs ? Doit-on se contenter des miettes des amours des autres ? L’amour a-t-il un âge ? Comment changer le regard de ceux qui pensent que le mieux pour une personne âgée est la maison de retraite ?

Autant des questions qui hantent le réalisateur qui avait déjà œuvré sur la question délicate du troisième âge.

Notons que d’un point de vue esthétique, le choix d’utiliser souvent le champ et le contrechamp dans les dialogues, permet une digression dans le temps, car on a parfois l’impression que Pierre, en regardant Flora et Alex, revoit la jeunesse de son amour avec sa femme.

Le cinéaste parvient donc à cerner la dimension secrète d’un sentiment profond et complexe.

Ce film est un hymne émouvant à la vie et à ce qu’il y a de plus précieux en elle.

Irene Panizzi

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