[CRITIQUE] A voix haute, la force de la parole de Stéphane de Freitas

[CRITIQUE] A voix haute, la force de la parole de Stéphane de Freitas

Réalisateur : Stéphane De Freitas

Distributeur : MARS DISTRIBUTION

Sortie nationale : 12/04/2017

Genre : DOCUMENTAIRE

 « A voix haute – La force de parole » est un film qui donne envie de se lever et de prendre la parole pour défendre ce qui nous tient à cœur. Si le mot d’ordre est de convaincre, attendez-vous tout de même à être séduit par la diversité et la complicité des personnages, à qui vous vous attacherez sûrement.

Chaque année, l’Université de Saint-Denis organise le concours Eloquentia visant à élire « le meilleur orateur du 93 ». Stéphane De Freitas nous invite à suivre le parcours d’étudiants qui n’ont pas la langue dans leur poche. Issus de tout cursus et de tout horizon, ils sont accompagnés pendant six semaines par des avocats, slameurs ou encore metteurs en scène, qui leur donnent les clés pour argumenter et convaincre. C’est à travers cette immersion au sein de leur préparation, que nous comprenons toute l’importance de la parole dans notre société.

Pour ces étudiants qui ne sont pas tous à l’aise devant un public, prendre la parole est un acte de courage. Au fil des semaines, ils vont s’affirmer, se révéler aux autres et surtout à eux-mêmes. Dans cet esprit de colonie de vacances, les liens forts qu’ils tissent entre eux semblent traverser l’écran et emporter avec eux le spectateur dans cette aventure. Depuis notre siège de cinéma, on a plusieurs fois envie de se lever et d’applaudir quand la foule acclame les orateurs.

En alternant entre les heures de cours et les moments de vie, ce sont d’ailleurs les orateurs qui nous racontent l’histoire, nous faisant totalement oublier la caméra. Etant nous-mêmes étudiants et suivant des cours d’expression orale, nous nous sommes totalement reconnus dans les personnages de Leïla, Elhadj, Eddy et les autres.

« A voix haute – La force de parole » est définitivement en phase avec le monde. De manière tantôt poétique, militante et théâtrale, les étudiants se demanderont si on rire de tout ? Une question qui s’inscrit parfaitement dans une France qui fut attaquée le 7 janvier pour avoir eu le courage de s’exprimer librement.

C’est une ode à la réussite et à la liberté d’expression. Un moment tout en poésie, touchant et plein d’espoir. C’est l’union entre la France agricole et la France du bitume, c’est la cohabitation entre Île de France et France des îles.

 

Jérémy Paris et Florie Tribouiller

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